Comment les productions végétales alimentent le stock de carbone du sol ?

chaumes bleLes cultures, comme le blé et le maïs, produisent des denrées alimentaires pour nourrir les hommes et les animaux. Mais en parallèle, elles alimentent le stock de carbone du sol et participent à la réduction des gaz à effet de serre.

Les productions végétales utilisent l’énergie solaire pour capter le CO2 disponible dans l’air et fabriquer de la biomasse. Ainsi un hectare de blé ou de maïs capte 4 à 8 fois plus de CO2 qu’il n’en est émis pour le produire.

A la récolte, ce processus a permis de fabriquer 15 à 20 tonnes de biomasse à l’hectare (50 % sous forme de grains, 50 % sous forme de paille et de racines).

Après la récolte, les pailles qui sont incorporées dans le sol se décomposent en humus, gage de fertilité des sols et réservoir de carbone.

A titre d’exemple, 7,5 à 10 tonnes de paille et racines produisent 1,1 à 1,5 tonne d’humus stable dans le sol. Cela représente un stock de 450 à 600 kg de carbone, soit 1 650 à 2 200 kg eq CO2 par hectare. On parle ainsi de « puits de carbone ».

L’augmentation des rendements accroît le stockage de carbone dans les sols

Sous l’effet du progrès génétique et des pratiques culturales, la production de biomasse végétale a augmenté ces dernières années. Cela a permis d’augmenter la restitution de paille dans le sol et ainsi le stock de carbone.Pour le maïs par exemple, en 10 ans, c’est une tonne de grain supplémentaire produite par hectare et une tonne de résidus restitués en plus. Cela correspond à 220 kg eq CO2 captés par hectare !

Les couverts végétaux captent en moyenne 240 kg de carbone par hectare chaque année

Les cultures intermédiaires, implantées entre deux cultures principales (entre un blé récolté en juillet et un maïs semé en avril par exemple) captent également du carbone, produisent de la biomasse et protègent les sols de l’érosion.

Toute la biomasse qu’elles produisent contribue à réalimenter le stock d’humus du sol : cela correspond en moyenne à 240 kg de carbone par hectare et par an.

Jean-Paul BORDES (ARVALIS – Institut du végétal)