Consolidation du comportement des variétés de maïs vis-à-vis des fusarioses sur épi

fusa_epi_maisLe poids du climat dans l’apparition de fusarioses sur épis de maïs est déterminant. Néanmoins, il est possible de limiter les contaminations en évitant de cumuler les facteurs de risque, notamment par un choix variétal adapté. Retrouvez la synthèse pluriannuelle des notations réalisées sur Fusarium graminearum.

La maîtrise des fusariotoxines passe par celle des Fusarium qui en sont à l’origine. La famille de Fusarium graminearum produit de la zéaralenone et des trichotécènes, dont le Don, tandis que la famille de Fusarium liseola sécrète des fumonisines. Ces mycotoxines de champ font l’objet de règlementation avec des valeurs seuils maximales à ne pas dépasser pour l’alimentation humaine et des recommandations pour l’alimentation animale. Les parcelles très touchées posent de ce fait des problèmes de débouchés qu’il convient de minimiser.

Dans tous les cas, la variabilité interannuelle des symptômes de fusariose des épis et des teneurs en fusariotoxines confirme le poids prépondérant du climat dans leur développement : la pluviosité au moment de la floraison femelle et dans les jours qui suivent, l’hygrométrie et le niveaux de température après la floraison et au cours de l’automne, et la durée d’exposition à la progression des pathogènes.

Au-delà de l’effet climatique, les facteurs de risque prépondérants de développement deFusarium graminearum sont, par ordre d’importance, le retard de maturité, à l’origine de récoltes tardives, la sensibilité des variétés et la présence de résidus des précédents culturaux.

Quelques recommandations

L’accumulation des facteurs de risque créée un effet amplificateur. Ces interactions obligent à mobiliser simultanément plusieurs leviers techniques. Pour ce qui concerne Fusarium graminearum :
• La minimisation de l’inoculum par une gestion des résidus de récolte du maïs et un travail du sol qui accélèrent leur décomposition (broyage et enfouissement). Ces techniques ont aussi un avantage prophylactique vis-à-vis des pyrales.
• Des dates de semis et un choix de précocité variétale qui conduisent à des récoltes du maïs optimales. Les semis très tardifs, les retards de maturité et les récoltes au-delà du 1er novembre exposent les parcelles infectées plus longtemps au développement des pathogènes.
• Le choix de variétés pas trop sensibles à F. graminearum en situations de risque.
• Une protection appropriée aux risques de foreurs.

Le comportement des variétés actualisé

Les symptômes de F. graminearum s’expriment plus ou moins selon les variétés, les niveaux d’infection et les concordances entre les dates de floraison et les contaminations.

Pour ce qui concerne F. liseola, producteur de fumonisines, les symptômes subissent trop souvent des interactions avec des primo infections par d’autres pathogènes (dont F. graminearum), des dégâts de foreurs (pyrales, sésamie, héliothis) et des à-coups de croissance des grains. De fait, l’effet génétique de résistance à ces fusarioses est impossible à caractériser avec une bonne répétabilité et les synthèses portent depuis 2013 uniquement sur F. graminearum.


Consultez la synthèse pluriannuelle (2008 à 2015) du comportement vis-à-vis de Fusarium graminearum des variétés de maïs selon leur précocité :

fiche technique pdfpour les variétés très précoces,

fiche technique pdfpour les variétés précoces,

fiche technique pdfpour les variétés demi-précoces C1,

fiche technique pdfpour les variétés demi-précoces C2,

fiche technique pdfpour les variétés demi-tardives,

fiche technique pdfpour les variétés tardives et très tardives.


Un peu de méthodologie

Les notations au champ reposent sur des dénombrements d’épis présentant 2 % de grains pourris ou touchés par des développements de F. graminearum.

Les résultats moyens de pourcentages d’épis touchés par variété (et leur intervalle de confiance au risque 20 %) reposent sur des observations issues d’un minimum d’essais valides par variété et groupe de précocité.

Seuls les essais aptes à exprimer des différences entre variétés, c’est-à-dire suffisamment atteints, sont retenus dans les synthèses. Sont vérifiés aussi que les observations ont été réalisées sur un nombre d’épis minimal, présentent une bonne précision et n’ont pas subi d’interactions importantes avec d’autres pathogènes et de forts dégâts de foreurs.

Les analyses statistiques sont réalisées avec un modèle approprié aux séries incomplètes, la procédure mixed de R qui permet d’estimer les effets variétaux (facteur fixe) et en tenant compte de l’effet essais (facteur aléatoire). Comme les listes de variétés sont glissantes entre années (matrice incomplète) sur les séries historiques d’essais analysés par groupe-liste de précocité, des règles d’introduction dans les ajustements ont été appliquées, à savoir au moins 3 essais valables par variété. Les pourcentages d’épis dénombrés dans les essais sont transformés en « arc sinus racine carrée » pour normaliser les distributions. Les moyennes ajustées des % d’épis atteints par F. graminearum, ainsi que leurs intervalles de confiance (seuil alpha de 20 %), sont ensuite exprimées dans l’échelle de notation initiale.

Les moyennes de pourcentages d’épis atteints par F. graminearum par variété ont été ramenées à 5 % d’épis touchés. Cette moyenne correspond à des dégâts moyens significatifs. Toutefois cette sorte de normalisation d’échelle ne permet pas d’effectuer de comparaisons entre groupes de précocité qui sont analysés indépendamment.

Josiane LORGEOU (ARVALIS – Institut du végétal)

 

 

 

 

 

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