Froid à la montaison des orges : comment diagnostiquer les dégâts ?

Les orges d’hiver sont en train d’épier et les premiers symptômes de dégâts de gel sur épi s’observent dans les parcelles. Ces symptômes sont liés aux gelées assez fortes observées autour du 20 avril pendant la montaison des céréales.

Lors de ces gelées, les blés étaient à cette période au stade 1 nœud et jusqu’à 2 nœuds pour les plus avancés, et les orges d’hiver étaient au stade 3 nœuds / dernière feuille pointante et jusqu’à dernière feuille étalée pour les plus avancés.

En fonction du stade de la culture au moment de l’arrivée du gel, les symptômes peuvent varier :
• Début montaison (épi 1 cm / 1 nœud) : gel possible de l’épi entier
L’épi est encore petit et les dégâts peuvent concerner l’épi entier, avec régression du brin concerné (photo 1). En coupant la tige en 2, on peut rapidement valider le diagnostic, même en cours de montaison. En cas de gel, l’épi est blanc ou nécrosé (à la place d’être translucide et brillant) (photos 2 et 3).

  • Pleine montaison (> 2 nœuds) : gel d’une partie de l’épi (quelques épillets touchés)
    L’épi est plus grand et résistant et les dégâts sont davantage susceptibles de concerner une partie de l’épi. Il faut alors estimer le pourcentage d’épillets détruits. Les dégâts potentiels s’observeront au moment de l’épiaison, ou plus tôt en coupant la tige en deux et en observant l’épi. En cas de gel, une partie de l’épi apparait blanc ou nécrosé (à la place d’être translucide et brillant).

Photo 5 : gel modéré, quelques épillets au sommet de l’épi peuvent être desséchés.

 

Photo 4 : gel à 2 – 3 nœuds, une partie de l’épi est touché : destruction d’épillets, aléatoirement le long de l’épi, ici en haut.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • En cours de montaison, le seuil d’alerte pour les céréales se situe autour -4°C sous abri (sans être synonyme de dégâts systématiques)
    Des gelées assez fortes ont été relevées le 20 avril et les secteurs les plus exposés sont le Plateau Picard et le Tardenois avec des températures relevées sous abri atteignant les -5,5°C à Beauvais, -4,8°C à Boves, – 4,2°C à Rouvroy les Merles, -3,8°C à Braine (carte 1). D’autres facteurs sont également à prendre en compte : l’exposition de la parcelle, le relief, la proximité de végétation, l’humidité du milieu…


Carte 1 : Températures minimales (°C) le 20 avril 2017


Figure 1 : Températures minimales (°C) – station de Beauvais

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Figure 2 : Rayonnement journalier (cal/m2) – station de Beauvais

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Quid du gel à la méiose ?

Rappelons que le stade méiose est atteint lorsque le sommet de l’épi touche la ligule de l’avant dernière feuille (autour du stade dernière feuille ligulée : une dizaine de jours avant l’épiaison).

Le seuil d’alerte se situe autour de +4°C mais le rayonnement compte également. La formation du pollen peut être affectée, et des problèmes de fertilité peuvent avoir lieu. Dans ce cas, le diagnostic ne pourra se faire qu’après la floraison. En cas de problème, l’épi sera d’apparence normale, mais des grains seront absents. Pour la région, seules les parcelles d’orge d’hiver les plus avancées pourraient être concernées, mais il est trop tôt pour le voir : attendre la floraison et le début de mise en place des grains pour réaliser un diagnostic fiable.


Pour en savoir plus, consultez la vidéo « Comment diagnostiquer des dégâts de gel sur les céréales à paille ? »



Anne-Sophie COLART, Thierry DENIS, Elodie GAGLIARDI (ARVALIS – Institut du végétal)

 

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