L’effet positif de la récolte des menues pailles s’accentue en deuxième année

moisson marne 2013 (2)_576x384Un essai conduit par ARVALIS – Institut du végétal et la chambre interdépartementale d’agriculture d’Île-de-France depuis 2014 a permis de mesurer l’impact de la récolte des menues pailles sur les infestations de ray-grass. Après deux campagnes d’essais, l’intérêt agronomique de cette pratique se fait sentir.

Pour rappel, l’essai a été conduit sur une parcelle fortement infestée en ray-grass résistants aux herbicides. Lors de la récolte 2014, on en comptait 28 ± 3 plantes/m² dans le blé. Cette année-là, la récupération des menues pailles avait permis d’exporter plus de 70 % des semences de ray-grass qui n’étaient pas tombées au sol avant la moisson du blé (figure 1).

Figure 1 : Ray-grass tombés au sol (en g/m2) à la récolte du blé en 2014 selon que les menues pailles sont exportées ou éparpillées

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Malgré ces taux d’exportation élevés, la densité d’adventices présentes au printemps 2015 dans l’orge d’hiver (après deux déchaumages à l’interculture et deux désherbages d’automne) n’est pas significativement différente entre les modalités avec ou sans exportation des menues pailles (figure 2).

Ceci peut notamment s’expliquer par le fait que les levées d’adventices observées ne sont pas seulement issues des graines de l’année mais aussi de celles déjà présentes dans le stock semencier.

Cependant, l’impact de cette pratique va être plus marquée après la récolte de l’orge en 2015 : la densité de ray-grass est deux fois plus faible dans la modalité récolté par rapport au témoin éparpillé en sortie d’hiver 2016 dans le blé (figure 2).

Toutefois, même si la récolte des menues pailles ralentit le développement des ray-grass, elle ne suffit pas à le stopper : entre la sortie d’hiver 2015 et la sortie d’hiver 2016, la densité de ray-grass a été multipliée par 2,5 dans la modalité récolté et par 4 dans la modalité éparpillée.


Figure 2 : Evolution de la densité de ray-grass depuis la mise en place de la culture selon que les menues pailles sont exportées ou éparpillées (essai 2014-2016)

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Une réduction plus marquée des repousses de blé

L’exportation des menues pailles permet aussi de réduire la quantité de repousses de blé à l’interculture : celle-ci a été réduite de 40% après la moisson 2014 (mesure effectuée un mois après le premier déchaumage). Les résultats 2015 sur orge sont moins marqués : aucune différence significative n’est observée (figure 3).


Figure 3 : Repousses de céréales (en pieds/m2) levées à l’interculture après exportation ou non des menues pailles (blé en 2014 à gauche et orge en 2015 à droite)

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L’essai se poursuit afin d’étudier l’effet de trois campagnes successives d’exportation des menues pailles.

Pascale METAIS (ARVALIS – Institut du végétal)

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