Orge de printemps : les semis se préparent

Avec la remontée des températures et une période sans épisode pluvieux annoncé d’ici deux semaines, il convient de rappeler les éléments clés de la réussite de l’implantation de l’orge de printemps. En effet, en régions Centre-Val de Loire et Ile de France, le créneau de semis idéal pour l’orge de printemps se situe entre le 15 février et le 15 mars.

Jusqu’au 15 février, les cultures peuvent être exposées à des coups de froid de sortie d’hiver. Si les orges de printemps sont en cours de levée au moment où surviennent ces baisses brutales de températures, des dégâts importants sont à envisager. En effet, au stade levé, cette espèce est particulièrement sensible au gel. Il est donc recommandé d’éviter de réaliser des semis antérieurs au 15 février.

Avec des semis postérieurs au 15 mars, c’est la capacité de tallage de l’orge de printemps qui peut être pénalisée. De plus, plus le semis est tardif, plus les risques d’échaudage au cours du remplissage des grains augmentent. Au-delà du 20-25 mars, il est donc préférable de s’orienter vers une autre culture.

La qualité du lit de semences : un critère à soigner

Une bonne implantation est primordiale pour cette culture de printemps. La date de semis doit être choisie pour permettre une implantation en sols bien ressuyés. Une préparation superficielle, de qualité, en un minimum de passages est recommandée. Le système racinaire doit pouvoir se mettre en place rapidement grâce à une bonne structure.

Adapter la densité de semis aux conditions d’implantation

Les meilleurs rendements s’obtiennent avec des peuplements épis élevés. La densité de semis doit donc permettre d’installer un peuplement suffisant, sans être excessif pour limiter les risques de verse.

Dans des conditions de semis optimales, on cherche à atteindre 250 à 300 plantes levées par mètre carré.

• En terres profondes : dans de bonnes conditions de semis (sol bien ressuyé, préparation fine…), il est possible de baisser cette densité à 250 plantes/m² sans risque de pénaliser le rendement.
• En terres superficielles : il est préférable de ne pas descendre en dessous de 300 plantes/m², les faibles densités étant très souvent pénalisées dans ces sols.

En ce qui concerne la profondeur de semis, viser 2 à 3 cm.

Tableau 1 : Objectifs de densité de semence pour un semis du 20/02 au 15/03


Pour convertir les grains/m² en kg/ha, il est nécessaire de prendre en compte le poids de 1000 grains. Rappel de la formule de calcul : Dose en kg/ha = Poids de 1000 gains (g) x nombre de grains/m²/100.

Augmenter la densité de semis de 1% par jour de retard après le 15 mars, tout en ne dépassant pas le 25 mars.

Parcelles sales en graminées : désherber en présemis

Dans les situations à forte pression ray-grass, en particulier dans les situations de dérive d’efficacité de l’Axial Pratic (Groupe A), il conviendra d’appliquer une solution de type Avadex 480 à 3 l en présemis. Un sol frais, bien travaillé est indispensable à sa bonne efficacité.

Fertilisation azotée au semis ?

Le débouché des orges de printemps est majoritairement brassicole, ce qui implique de faire attention à la qualité technologique, et notamment la teneur en protéines, à travers la maîtrise de la dose totale et, dans une moindre mesure, le fractionnement. La gestion du fractionnement doit trouver un compromis entre efficacité acceptable (apports pas trop précoces) et une teneur en protéines compatible avec les exigences brassicoles. Le fractionnement est conseillé pour les semis précoces, les sols superficiels ou avec un reliquat d’azote sortie hiver faible et lorsque la dose totale est supérieure à 120 unités/ha.

En cas d’apport au semis de solution azotée ou d’urée, il est préférable d’enfouir l’engrais au moment du semis pour limiter les pertes d’azote par volatilisation.

Attention cette année aux situations à forts reliquats : en cas de doses extrêmement faibles, le pilotage semble incontournable pour s’assurer d’une nutrition azotée suffisante en cours de campagne.
Tableau 2 : Préconisations de fractionnement des apports d’azote sur orge de printemps


Edouard BARANGERMichel BONNEFOYDelphine BOUTTETChloé MALAVAL JUERYAgnès TREGUIER (ARVALIS – Institut du végétal)

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