Des orges à la dérive : pas de moteur climatique

En manque de températures, moteur d’une reprise active de végétation, les orges réagissent très fortement à toute agression extérieure. Les causes des jaunissements observés actuellement peuvent être multiples.

Au-delà des jaunissements causés par des zones d’eau stagnantes, des carences en manganèse possibles sur les sols soufflés ou des phytotoxicités d’herbicides d’automne qui les fragilisent encore aujourd’hui, il semble que la mosaïque fasse également un retour marqué dans nos campagnes lorraines. En réduisant le système racinaire dès sa mise en place, le virus affaiblit de manière très importante les plantes, d’où une réaction très forte actuellement des orges.

Habituellement sans conséquences (les symptômes s’estompant rapidement à montaison), les attaques précoces, agressives et persistantes de cette année nous obligent à plus de prudence. Les premiers résultats chiffrés montrent une nuisibilité moyenne pouvant atteindre une dizaine de quintaux au début des années 2010 sur pathotype 2.

Seules deux variétés – Joker et Otto – sont identifiées résistantes à ce pathotype 2. Pour les autres, elle est relativement mal définie, Etincel y semble malheureusement particulièrement sensible.

Dans les parcelles touchées, il n’est pas rare cependant d’observer malgré tout la présence de jeunes racines ou l’apparition timide d’une nouvelle feuille verte, signes positifs d’un redémarrage en végétation dès le retour de températures plus élevées.
Figure 1 : Sur la station météo de Metz le cumul de températures remonte tout juste au niveau de la médiane en cette fin du mois de mars

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Pascaline PIERSON (ARVALIS – Institut du végétal)

 

 

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