Pucerons des céréales : pas d’intervention sans observation

356507006Il est nécessaire de bien observer les cultures pour détecter la présence de pucerons, avant toute décision de traitement.

Dans nos régions, les cumuls de températures depuis le début d’automne se situent autour de la médiane pluriannuelle, de légèrement inférieurs au sud de la Loire à légèrement supérieurs en Beauce et nord Ile-de-France. Même s’il reste inférieur aux cumuls enregistrés durant l’automne 2015, ce facteur climatique est plutôt favorable à l’activité des pucerons sur nos secteurs.

Cependant, le sec constaté au début de l’automne a eu des conséquences négatives sur les populations de pucerons :
• Peu de repousses (très bons refuges pour ces ravageurs) présentes dans les parcelles.
• Des levées longues et retardées pour les premiers semis, situations souvent les plus à risque.
• Des flux migratoires de pucerons ailés faibles, cause de la contamination initiale des parcelles.


Figure 1 : Cumul de températures en base 0 en Centre, Ile-de-France, Auvergne et Limousin, à partir du 1er septembre

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Alors comment estimer le risque ?

Pour les cultures sans traitement de semences

L’intervention ne se raisonne pas à partir d’un stade, mais seulement si la présence de pucerons est constatée. Le résultat des observations réalisées dans les parcelles est donc indispensable pour décider du positionnement du traitement. Deux seuils indicatifs d’un risque non négligeable sont à retenir :
– l’application est recommandée quand 10 % de plantes portent au moins un puceron,
– OU quand leur présence se prolonge sur la culture pendant au moins 10 jours, et ce quel que soit leur nombre.

Pour les cultures avec traitement de semences

L’imidaclopride du traitement présent autour de la semence se dilue dans un premier temps dans le sol avant d’être absorbé par les jeunes racines de la culture. Au-delà d’une certaine concentration dans la plante, ce produit systémique est létal pour les pucerons : les individus arrivant sur la culture vont s’intoxiquer lors de leurs piqûres alimentaires. Tant que cette concentration reste létale, l’imidaclopride présente une très bonne efficacité, rendant inutile une intervention en végétation. Plus les plantes se développent, plus la concentration dans les plantes diminue et la protection s’amenuise. C’est donc le niveau de croissance de la culture et non un nombre de jours ou de semaines qui marque la fin de son efficacité. Le sec du début d’automne 2016 a retardé la levée des premiers semis, et le temps plus « frais » que celui de l’année précédente qui a suivi engendre une croissance des cultures plus lente. Les protections TS seront donc plus longtemps efficaces, avec un stade 4-5 feuilles plus tardif. C’est ce stade qu’il faut garder en tête pour déterminer la fin de la protection et débuter les observations au champ. Un traitement insecticide relais en végétation peut être nécessaire si des infestations tardives sont observées.

Intervenir en végétation avec quel produit ?

Les insecticides présentés en figure 2, essentiellement des pyréthrinoïdes, agissent par contact : le positionnement du traitement a donc toute son importance. Pour être efficace, il doit intervenir ni trop tôt, ni trop tard. Etant donné la persistance d’action limitée des insecticides de végétation, la surveillance est à reprendre au-delà du 10e jour après le traitement
Figure 2 : Spécialités insecticides en végétation disponibles contre pucerons et cicadelles en blé tendre, blé dur et orges d’hiver

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Si les conditions climatiques sont toujours favorables après le traitement… continuer l’observation !

Si les températures restent douces, une seule application peut s’avérer insuffisante face à l’arrivée de nouveaux individus et/ou au développement des colonies. De plus, l’insecticide appliqué en végétation agissant par contact, les nouvelles feuilles formées après le traitement ne sont pas protégées. Dans ce cas, les observations doivent se poursuivre et un renouvellement du traitement peut être nécessaire.


Pour plus d’informations, consultez :
• nos guides de préconisations régionales « Variétés et Interventions d’automnes » Centre – Ile de France – Limousin et Auvergne
• le guide Choisir et décider – Synthèse nationale « Traitements de semences et lutte contre les ravageurs d’automne et de sortie d’hiver »



Edouard BARANGER, Michel BONNEFOY, Delphine BOUTTET, Chloé MALAVAL JUERY, Agnès TREGUIER (ARVALIS – Institut du végétal)

 

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