Qualité des céréales : Quelques recommandations pour gérer au mieux la récolte

L’épisode caniculaire entre le 18 et le 25 juin a laissé place à un rafraîchissement marqué des températures, accompagné de pluies plus ou moins significatives selon les régions. Ces évènements climatiques peuvent avoir des conséquences sur la qualité des céréales. Une gestion particulière des chantiers de récolte s’impose dans quelques situations.

 

Les critères de qualité sensibles aux conditions de fin de cycle

Temps de Chute de Hagberg et germination sur pied

L’enchaînement de ces deux séquences climatiques (chaleur puis conditions humides et fraîches) peut, selon les quantités de pluie cumulées, entraîner un amorçage de la germination sur pied ou de l’activité alpha-amylasique dans les grains. Ces deux situations sont susceptibles de dégrader le Temps de Chute de Hagberg (TCH).

Différents facteurs peuvent influer sur l’intensité de ce phénomène :
• Les cumuls de pluies : plus ils sont importants, plus le risque est élevé. Des valeurs excédant 50 à 60 mm sur la période doivent notamment attirer la vigilance.
• La sensibilité des espèces et variétés à la germination sur pied ou à la dégradation du TCH : les blés durs et les triticales sont beaucoup plus sensibles que les blés tendres. Par ailleurs, ces phénomènes sont complexes d’un point de vue physiologique, si bien que certaines variétés peuvent exprimer une dégradation du TCH sans pour autant être germées. Le classement des variétés à ces deux phénomènes est donc tributaire des conditions climatiques et n’est, de ce fait, pas exhaustif (voir tableaux en téléchargement).
• La présence de « tardillons » dans des parcelles fortement affectées par la sécheresse de montaison (petits épis plus tardifs et non matures) peut augmenter le risque.
• La verse observée dans certaines parcelles, peu fréquente cette année mais ponctuellement très intense (plantes plaquées au sol) augmente également le risque.

Mitadinage

Les pluies survenant sur des grains mûrs peuvent entraîner l’apparition de zone de mitadinage dans les grains de blé dur. Les teneurs en protéines, généralement élevées, observées cette année permettent d’atténuer ce phénomène. Mais, à partir de cumuls de pluies dépassant 30 à 40 mm, survenant sur des grains assez secs (humidité inférieure à 25 %), le mitadinage peut être significatif. Là encore, la présence de verse peut accentuer le phénomène. Toutes les variétés ne présentent pas la même sensibilité (voir tableaux en téléchargement).

Poids spécifique

Comme pour le mitadinage, les pluies survenant sur des grains mûrs peuvent entraîner une diminution du Poids Spécifique (PS). Cette baisse dépend des quantités de pluies et des variétés. Le niveau élevé des PS observé en début de récolte cette année devrait limiter l’impact des pluies sur ce critère.


Téléchargez les tableaux des caractéristiques qualitatives des principales variétés de :
fiche technique pdf icone– Blé tendre
– Blé dur


Quelques recommandations pratiques

– Récolter dès que possible, même si l’humidité du grain est au-dessus de la norme pour éviter l’exposition à de nouvelles pluies.

– Dans les secteurs où le risque de germination est faible, récolter en priorité les parcelles les plus à risque en privilégiant les blés durs, les parcelles versées, les variétés les plus sensibles à la germination.

– Dans les secteurs où le risque de germination est fort, il peut être plus pertinent de récolter en priorité les variétés les moins sensibles pour préserver leur qualité.

Jean-Charles DESWARTE, Josiane LORGEOU, Benoît MELEARD, Jean-Louis MOYNIER (ARVALIS – Institut du végétal)

 

Mots-clés: