Ray-grass et blé tendre : haute efficacité pour les programmes d’automne en deux passages

fiches_Bien que minoritaires en France, les programmes de désherbage « tout automne » deviennent pourtant incontournables dans certaines parcelles avec des problèmes de ray-grass résistants aux inhibiteurs de l’ALS et de l’ACCase. En intervenant en prélevée puis en postlevée précoce, les chances d’éradiquer les populations sont élevées. Une stratégie indispensable quand la sortie d’hiver n’apporte plus aucune solution.

Cinq programmes avec double application à l’automne ont été testés en 2015/2016, avec un premier passage en prélevée suivi d’un second en postlevée précoce (1-2 feuilles du blé) principalement. Ils ont été comparés à des traitements de postlevée seule.

Une efficacité moyenne de 92 %

Ces programmes sont plus performants que les différentes applications solos, avec, comparativement, des gains d’efficacité de 8 à 18 points en moyenne. Ce sont également des programmes très réguliers, puisque l’efficacité de l’ensemble des programmes est supérieure à 80 % dans les six essais. Pour trois d’entre eux, le niveau dépasse 95 % en moyenne.

Parmi les solutions étudiées, trois semblent plus régulières :
– Défi 4 l puis Fosburi 0,5 l + Tolurgan 3 l
– Défi 3 l + Mamut 0,18 l puis Fosburi 0,5 l + Tolurgan 3 l
– Trooper 2 l + Tolurgan 2,5 l puis Défi 3 l + Carat 0,6 l.


Figure 1
 : Efficacité des programmes prélevée puis postlevée 1-2 F (6 essais ray-grass 2016) – Prix d’ordre indicatif (attention l’association Défi + Fosburi n’est pas couverte par les firmes)

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

La synthèse des résultats 2015 et 2016 confirme les hauts niveaux de performances des programmes, qui affichent des efficacités supérieures à 94 % en moyenne (figure 2).

Ces stratégies étant utilisées en présence de populations résistantes, les possibilités de ré-intervention, en sortie d’hiver sont nulles. De nouvelles levées tardives qui n’ont pas été gérées par des produits racinaires poseront problèmes dans ces situations.
Figure 2 : Efficacité des programmes prélevée puis postlevée 1-2 F (13 essais ray-grass 2015/2016) – Prix d’ordre indicatif (attention l’association Défi + Fosburi n’est pas couverte par les firmes)

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

 


Blé dur : les programmes tout automne, meilleurs que les applications solos

Comme pour les applications en un seul passage à l’automne, plus on associe de substances actives plus l’efficacité augmente. Mais même un programme « simple », constitué de Défi rattrapé par du Tolurgan, atteint 84 % d’efficacité, soit un gain de 19 points en moyenne par rapport à l’application solo de postlevée (figure 3).
Les deux programmes plus chargés avec des solutions contenant du DFF (Compil et Codix) atteignent 87 et 89 % d’efficacité en moyenne, avec un niveau supérieur à 90 % dans trois essais sur cinq.

Figure 3 : Efficacité des programmes prélevée puis postlevée 1-2 F (2 essais ray-grass 2015 et 3 essais ray-grass 2016) – Prix d’ordre indicatif
 (attention les associations Défi + Compil et Codix + Tolurgan ne sont pas couvertes à ces doses par les firmes)

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Aucune phytotoxicité inacceptable n’a été observée dans quatre des cinq essais de cette étude. Le cinquième essai a vu ses applications de prélevée faites en partie sur des blés durs pointants, provoquant des symptômes importants. Pour éviter de tels phénomènes, les applications doivent être faites dans de bonnes conditions, à la fois au niveau climatique (éviter les fortes amplitudes thermiques, les températures très froides et les fortes pluies prévues après les traitements), mais également au niveau du semis et des stades traités. L’absence d’hivers rigoureux récents nécessite de rester sur ses gardes pour la saison à venir. En effet, les résultats de sélectivité des dernières années ne sont pas représentatifs en cas de froid marqué durant l’hiver.
Ce type de programmes d’automne, tout comme les applications à base de chlortoluron, pourrait sensibiliser le blé dur et accentuer les pertes de pieds.



Ludovic BONIN, Lise GAUTELLIER VIZIOZ (ARVALIS – Institut du végétal)

 

 

Mots-clés: