Précocité variétale et date de semis : s’adapter aux contraintes du milieu

semisAlors que les semis se préparent dans nos régions, il est bon de rappeler les règles qui régissent les dates à mettre en œuvre. A chaque variété, sa plage de semis optimale.

Précocité à rechercher selon le milieu

Le choix de la variété et de la date de semis associée doit tenir compte des risques principaux que l’on cherche à éviter selon les milieux. Pour une variété donnée, on regarde deux types de précocité :
• la précocité à montaison, caractérisée par la date du stade épi 1 cm, qui détermine le début de la période de semis,
• la précocité à épiaison, caractérisée par la date d’épiaison, qui détermine la fin de la période de semis.

Un semis trop précoce ou une variété trop précoce à montaison expose la culture à un risque de gel d’épis à montaison. Un semis trop tardif ou une variété trop tardive à épiaison expose à un risque d’échaudage.

Figure 1 : Précocité selon la variété : enjeu pour la zone Centre / Ile-de-France/ Limousin / Auvergne

precocité selon la varieté

Pour nos régions (stations météo de Melun, Boigneville, Bourges, Orléans et Clermont-Ferrand) et à date de semis équivalente, une variété de précocité 2 à montaison arrive à épi 1 cm entre 2 et 4 jours plus tard qu’une variété de précocité 3 à montaison (cas 1 sur la figure 1). Dans les milieux à fort risque d’échaudage et de stress hydrique en fin de cycle, passer d’une variété ½ précoce à épiaison et à montaison à une variété très précoce à épiaison et précoce à montaison (cas 3 de la figure 1) a pour conséquence de précocifier le début de la montaison de 4 à 5 jours et surtout d’atteindre le stade floraison de 3 à 4 jours plus tôt. A noter que dans les secteurs où les retours de pluies en fin de cycle sont fréquents, rallonger le cycle présente moins de risque du point de vue de l’échaudage. Dans ces situations, le recours à des variétés plus tardives à épiaison permet de maximiser le potentiel (cas 1 de la figure 1).

Une fois la variété choisie, quelle date de semis optimale viser ?

A partir des données climatiques régionales, il est possible de définir des périodes de semis optimales pour chaque variété. L’époque idéale dans la région pour semer une variété de blé tendre de type demi-précoce se situe entre le 15 et le 30 octobre. Les types hiver tardif à très tardif, réservés au nord de la zone, peuvent être semés entre le 1er et le 15 octobre. A partir du 25 octobre, tous les types de blé d’hiver peuvent être semés. Les semis peuvent se prolonger si nécessaire jusqu’en novembre ou décembre sans difficulté. Toutefois, on évitera les variétés tardives à épiaison dans ces conditions pour éviter au maximum un échaudage de fin de cycle.

Figure 2 : Périodes optimales de semis des principales variétés pour les zones d’Ile-de-France et Centre

periode optimale des semis

Figure 3 : Périodes optimales de semis des principales variétés pour les zones de plaine d’Auvergne
Au-dessus de 900 m, anticiper les dates ci-dessus de 10 à 15 jours en fonction de l’altitude

semis auvergne

Le choix d’un panel de variétés avec des rythmes de développement variés permet de répartir les risques liés aux aléas climatiques !

Edouard BARANGER, Michel BONNEFOY, Delphine BOUTTET, Chloé MALAVAL JUERY, Agnès TREGUIER (ARVALIS – Institut du végétal)