Zoom herbicides : bon niveau d’efficacité pour les nouveautés de postlevée

Dans les essais conduits sur blé tendre à l’automne 2018, les applications de postlevée sur vulpins – favorisées par le retour des pluies- sont meilleures que celles de prélevée, avec un niveau d’efficacité moyen de 82,4 %. Aucune association, même solide, n’atteint 100 % régulièrement. Quelle que soit la situation, un recours à des leviers agronomiques, en amont, est essentiel pour limiter

les densités en culture : les labours occasionnels (tous les 3 ou 4 ans), le décalage de la date de semis, les faux-semis ou encore l’alternance des cultures de printemps et d’hiver sont efficaces pour gérer les graminées automnales.

Fosburi à 0,6 l, la référence de postlevée précoce 1-2F, assure 75,4 % d’efficacité, un niveau correct qui est dans la moyenne pluriannuelle pour cette spécialité (environ 70 %). L’ajout de 1500 g de chlortoluron (Tolurgan 50 SC) permet de gagner 10 points (85,3 %) et confirme le bon niveau de cette association.

Quant à Daiko 2,25 l + Fosburi 0,6 l + Huile 1 l, l’une des référence les plus onéreuses, elle se place en tête avec 88 % d’efficacité, confirmant ses hautes performances. Ce n’est pas forcément suffisant mais cette association assure une excellente base de désherbage à l’automne et un bon repère d’efficacité.

Parmi les nouveautés

Pontos 1 l affiche 79 % d’efficacité, ce qui est légèrement mieux que Fosburi 0,6 l. Les deux produits apportant la même dose de flufénacet (240 g/ha), la différence porte sur le picolinafène (100 g/ha pour Pontos à 1 l), qui permet le léger plus, et le diflufénicanil (DFF) (120 g/ha pour Fosburi à 0,6 l).

Avec un niveau de 82 %, Mateno 2 l affiche des résultats supérieurs à Pontos. Il montre une assez bonne souplesse de positionnement entre la prélevée et la postlevée précoce, et des efficacités assez constantes.

Des gains d’efficacité avec les associations

Xinia 0,7 l, qui n’est autorisé qu’en postlevée, est en retrait des références, avec 73 % d’efficacité. Il est à noter qu’à cette dose, la spécialité n’apporte que 120 g de flufénacet, 120 g de DFF et 45 g de métribuzine. Sur vulpin, seuls le flufénacet, et le DFF secondairement, ont une action. Le résultat est donc assez logique pour une demi-dose de flufénacet et une dose correcte de DFF. En revanche, son association avec 3 l de Défi (2400 g de prosulfocarbe) permet de gagner 11 points d’efficacité, la plaçant dans les bonnes modalités de postlevée.

Merkur 3 l, nouveauté à base de flufénacet (240 g) + DFF (60 g) + pendiméthaline (1000 g), assure un très bon niveau d’efficacité solo, avec 83 %. L’ajout de Daiko à 2,5 l (2000 g de prosulfocarbe) ou de Constel (1200 g de CTU + 75 g de DFF), permet de gagner, respectivement, 5 et 4 points.

Avec des niveaux proches de 90 %, ces modalités sont les meilleures de l’automne, avec la référence Daiko + Fosburi + Huile.

A noter que le coût de ces associations peut représenter une limite. Dès lors, l’introduction d’autres moyens de gestion non chimiques – tels le décalage de la date de semis, le travail du sol, ou bien encore la rotation lorsque cela est possible – est essentiel pour abaisser les densités de populations de vulpin et ainsi faciliter le désherbage en culture.

Figure 1 : Résultats des efficacités en postlevée précoce sur vulpin (5 essais de 2018-2019) – Prix d’ordre indicatif (€/ha)

En pluriannuel : la hiérarchie est la même !

Les résultats pluriannuels montrent également :
– un gain d’efficacité avec le chlortoluron 3 l sur Fosburi : + 11 points par rapport au produit solo.
– 84 % d’efficacité en moyenne pour la référence haute Daiko 2,25 l + Fosburi 0,6 l + Huile 1 l, un niveau constant quelles que soient les années.
– Mateno 2 l est équivalent à Fosburi + Tolurgan 50 SC, mais moins cher.
– Pontos est équivalent, voire légèrement supérieur, à Fosburi.
– Xinia solo, reste en retrait, confirmant son rôle de produit d’association.

Figure 2 : Résultats des efficacités en postlevée sur vulpin en pluriannuel (10 essais de 2018 à 2019)

Lise GAUTELLIER VIZIOZ (ARVALIS – Institut du végétal)
Ludovic BONIN (ARVALIS – Institut du végétal)