Comment régénérer un sol compacté ?

Lorsque le tassement du sol est trop important, c’est-à-dire lorsque des pertes de rendement sont observées ou que le sol devient asphyxiant, il est nécessaire d’entreprendre une remise en état.

 

 

Les tassements sur l’horizon 0-10 cm peuvent être corrigés rapidement avec un travail superficiel du sol.

Vers 15-20 cm, il faudra se tourner vers un labour, un décompactage ou un pseudo-labour pour restructurer ces horizons-là.

En revanche, pour des tassements entre 30-50 cm, il n’y a pas de moyens d’intervenir mécaniquement. Il faut alors compter uniquement sur l’activité biologique du sol ; cette régénération naturelle demande alors plusieurs années avant un retour à l’état initial.

Certaines cultures peuvent aussi recréer de la porosité avec leurs racines, à condition que la plante soit là pendant suffisamment longtemps, c’est-à-dire au moins un an. En semis direct, dans une situation favorable, il a fallu deux ans de présence de couverts végétaux pour retrouver une porosité équivalente au système labouré. Lorsque le sol a été tassé en profondeur, le temps nécessaire pour récupérer l’ensemble de ses fonctionnalités peut être bien plus long (jusqu’à 10 ans).

Quelques règles à suivre pour un décompactage efficace

Le décompactage doit rester une opération ponctuelle. Sa nécessité est à confirmer par une observation du sol via un profil cultural ou le « test bêche » ou le « mini-profil 3D ». Ce diagnostic déterminera la profondeur de l’intervention. Le sol devra impérativement être dans un état friable au moment de l’opération, sur toute l’épaisseur à travailler, pour que le travail puisse être efficace et sans risque.

L’extrémité des dents de l’outil devra se situer, en moyenne, 10 cm sous la zone à décompacter. Une attention particulière sera à apporter aux réglages afin de limiter le bouleversement de surface, sous peine de remettre en cause l’utilité de cette opération. Il faut préférer par exemple des outils de type « dents Michel, Agrisem, Durou ou encore Actisol » qui fissurent le sol en limitant le risque de bouleversement des différents horizons.

Dans la mesure du possible, il est recommandé d’implanter un couvert végétal afin de favoriser une colonisation racinaire de la fissuration obtenue et de maintenir la structure nouvellement créée, en évitant une reprise en masse hivernale.