Normandie : Les récoltes de maïs fourrage devraient démarrer début septembre

Les floraisons des maïs ont été observées dans la dernière quinzaine de juillet sous un climat proche de la médiane sur 20 ans. Actuellement, les cultures ont dépassé le stade de forte sensibilité au stress hydrique. L’avance prise à floraison se maintient pour les dates prévisionnelles de maturité du fourrage. Un suivi au champ permet d’observer l’évolution du remplissage des grains.

 

Un climat dans la normale depuis la floraison

Le cumul de température en Normandie pour une floraison mi-juillet atteint environ 300 degré base 6-30. Les maïs ayant fleuri mi-juillet ont ainsi dépassé le Stade limite d’avortement des grains (SLAG) (+250 degré depuis la floraison). Cette période s’est déroulée sans températures trop élevées et sous un climat proche de la médiane.

Coté précipitations, le cumul de pluie en Normandie est déficitaire par rapport à la médiane de 20 à 60 mm. Sur la période de forte sensibilité au stress hydrique, à savoir la période 10 F – S.L.A.G., qui correspond de mi-juin à mi-août, le cumul est de 50 mm dans l’Eure, environ 80 mm dans le Calvados et l’Orne et jusqu’à 130 mm dans le Cotentin. En fonction de la réserve hydrique des sols, ce déficit peut commencer à s’observer.

Figure 1 : cumul de précipitations en mm du 15 juin au 10 août 2017

 

 

Estimation indicative de la date de récolte à partir de la date de floraison

En Normandie, pour les semis de fin avril, les floraisons ont eu lieu vers la mi-juillet et pour les semis du 10 mai, elles ont été observées autour du 25 juillet. Les dates de récolte vont s’ajuster en fonction des derniers jours d’août mais elles devraient démarrer début septembre.

Le tableau 1 donne les premières prévisions des dates de récolte fourrage (dates médianes stade 32 % matière sèche (MS)), à partir de différentes dates de stade floraison femelle. Cette mise à jour au 7 août des dates prévisionnelles de récolte est identique à celle prévue mi-juillet. Les températures enregistrées en 2017 depuis la floraison sont proches des médianes sur 20 ans.

 

Tableau 1 : prévisions du stade récolte du maïs fourrage (32% MS)

Le tableau 1 indique des dates médianes théoriques du stade 32 % MS, pour différentes dates de floraison femelle et trois niveaux de précocité (pour des températures normales à partir du 7 août – données Météo France – Besoins théoriques 615 à 660°C, pour atteindre le stade 32 % MS, en base 6 – 30°C.

Suivre l’état de remplissage du grain pour apprécier le stade optimal de récolte

Environ un mois après la floraison femelle, une première observation au champ doit être réalisée. A l’apparition de la lentille vitreuse sur la majorité des grains, on se situe autour de 25-26 % MS plante entière pour des maïs à bon gabarit, encore bien verts. Pour des maïs à gabarit moyen, avec des feuilles qui commencent à dessécher, on sera déjà autour de 28-29 % MS.

Figure 2 : Cumuls de températures et délais nécessaires pour atteindre le stade de récolte maïs fourrage, à partir de la date de floraison femelle

Le stade limite d’avortement des grains intervient trois semaines après la fécondation, il marque la fin de la période de sensibilité maximale au stress hydrique. Le début de remplissage des grains démarre ensuite. L’évolution de l’amidon dans le grain se traduit par une décoloration jaune.

A l’apparition de la lentille vitreuse sur l’extérieur des grains, la plante se situe autour de 25-26 % MS plante entière pour des maïs à bon gabarit, encore bien verts. Pour des maïs à gabarit moyen, avec des feuilles qui commencent à dessécher, on sera déjà autour de 28-29 % MS.

Puis, il faut observer la répartition des trois amidons laiteux, pâteux et vitreux dans les grains des couronnes centrales de l’épi. Quand ils représentent chacun un tiers du grain, alors on est à l’optimum de récolte en maïs fourrage (entre 31 et 34 % MS plante entière). Une visite au champ un mois après la floraison permet d’affiner le diagnostic en observant le remplissage des grains du centre de l’épi. C’est un moyen de préciser la date de récolte.

Elodie JOUANNEAU, Benjamin POINTEREAU (ARVALIS – Institut du végétal)

 

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