Etat sanitaire des blés : Des maladies aux abonnés absents… pour l’instant !

De la levée jusqu’à fin janvier, les blés ont rencontré des conditions climatiques plutôt fraîches et avec une pluviométrie moindre par rapport à la normale. Des conditions peu favorables à la production d’inoculum. Point sur le risque potentiel des principales maladies des blés.

En ce début mars, nous sommes à l’opposé de l’année 2016, où tous les feux étaient au rouge suite à l’hiver particulièrement doux.
Figure 1 : Positionnement de l’année sur un référentiel depuis 1996 du 01/11 au 01/03 sur 73 stations (écart à la moyenne de 1966 à 2016)

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Rouilles : pas d’attaque précoce en vue

Du côté de la rouille jaune, pas d’attaque précoce cette année contrairement aux campagnes 2012, 2014 et 2015. A priori, tout en surveillant les variétés les plus sensibles (notes < 4), il ne devrait pas y avoir de traitement avant le stade 1 nœud visant cette maladie.

Pour la rouille brune, sans trop de crainte, on peut déjà annoncer que la maladie ne sera pas précoce et que la lutte chimique n’interviendra pas avant la sortie de la dernière feuille.

Garder un œil sur le piétin verse en situation à risque

Le risque climatique piétin verse est faible jusqu’à présent. La maladie sera peut-être à surveiller sur les parcelles les plus à risques, si les pluies actuelles se poursuivent au mois de mars. Le diagnostic visuel au champ peut être nécessaire pour les variétés sensibles semées précocement avant de décider une intervention spécifique. Pour les variétés résistantes (notes ≥ 5), il n’y a pas de traitement à envisager.

Septoriose : l’inoculum est bien présent !

Pour la septoriose, même si le ” pied de cuve ” est assez faible, rien n’est encore joué. L’inoculum est très rarement limitant, en témoignent les belles pycnides visibles sur le terrain sur les vieilles feuilles, surtout sur variétés sensibles. La pluviométrie des mois d’avril et de mai sera déterminante dans la majorité des grandes zones de production du blé tendre.

Pour le moment, les traitements très précoces au stade du 1er nœud ne devraient pas être valorisés ; retarder la première intervention au stade 2 nœuds voire au-delà est aujourd’hui l’option à privilégier.

Jean-Yves MAUFRAS, Gilles COULEAUD (ARVALIS – Institut du végétal)

 

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