Fertilisation azotée – Orges de printemps : une zone surfertilisée indispensable pour le pilotage de l’azote

Le marché des orges de printemps est essentiellement brassicole. Pour y avoir accès, les orges récoltées doivent répondre à des critères de qualités. Le taux de protéines en est un. Il passe par une fertilisation azotée dosée au plus juste.

Ni trop faible, ni trop élevé, le taux de protéines doit être compris entre 9,5 et 11,5 % pour répondre au cahier des charges brassicoles. En 2019, un tiers de la récolte a été déclassé car sous les 9,3 %, pour une moyenne globale de 9,5 %. Les conditions climatiques de l’année avaient été très favorables au rendement et le phénomène de dilution de la protéine a joué à plein.

Piloter pour s’adapter à l’année

Pour prendre en compte le potentiel de l’année, il est possible de piloter l’orge de printemps. Le diagnostic de nutrition effectué avec la pince N-Tester a pour objectif de vérifier si la dose prévisionnelle appliquée est limitante ou non. Cette méthode est particulièrement efficace dans les contextes les plus productifs (situations irriguées, climat favorable, variétés productives) pour éviter notamment d’avoir une teneur en protéines trop basse par dilution.

Cette année encore, la variété RGT Planet représenterait plus des 3/4 des emblavements. Cette variété très productive a tendance à diluer la protéine ; le pilotage aide à éviter ce phénomène.

Figure 1 : Principe du pilotage des orges de printemps
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Pour piloter avec le N-Tester, une zone surfertilisée est indispensable. Elle doit être mise en place au moment du solde de la dose totale courant tallage.

En pratique

• Apporter la dose totale prévisionnelle en privilégiant les bonnes conditions de valorisation de l’azote (enfouissement des apports au semis, fractionnement de la dose prévisionnelle, choix des formes les moins soumises à la volatilisation, apports hors des périodes de sécheresse).

• Penser à la zone surfertilisée avec un minimum de X+100 kg N/ha.

• Au stade 1 nœud, établir un diagnostic avec la pince N-Tester sur la parcelle, ainsi que sur la zone surfertilisée. Le rapport entre les deux valeurs détermine l’indice N-Tester.

Nb : ce conseil sera valable sous réserve que l’apport précédent courant tallage ait été valorisé par au moins 15 mm de pluie. En cas de période sèche au moment du dernier apport suivie d’un retour des pluies, il est nécessaire d’attendre au moins 5 jours avant de réaliser les mesures.

• Pour l’interprétation du diagnostic : se rendre sur le site de Yara

– si l’indice N-Tester > seuil, la plante est correctement alimentée.
– si l’indice N-Tester =< seuil, la plante est sous-alimentée. Il faut alors apporter 30 kg N/ha immédiatement à 1 nœud seulement si de la pluie est annoncée (ou si possibilité de recourir à l’irrigation).