Orges d’hiver, escourgeons : les maladies sous surveillance

Rhynchosporiose, helminthosporiose et oïdium sont les trois principales maladies signalées cette année sur orge d’hiver et escourgeons. Des programmes fongicides adaptés à vos régions sont disponibles pour optimiser la lutte.

Les orges sont actuellement entre les stades 1 et 2 nœuds. Trois maladies sont observées en plaine : de la rhynchosporiose, de l’helminthosporiose et/ou de l’oïdium. La présence significative de ces maladies sur des variétés sensibles à l’une d’entre elles justifie le déclenchement d’une première intervention.

Retrouvez tous les seuils de nuisibilité de ces maladies ainsi que les niveaux actuellement rencontrés dans nos secteurs dans les derniers Bulletins de Santé du Végétal : CentreIle-de-France et Auvergne

Adapter son programme au niveau de résistance de sa variété

Le coût de la protection est lié à la sensibilité variétale aux maladies : plus l’écart traité-non traité est élevé, plus le coût élevé de la protection sera justifiée.
Figure 1 : Nuisibilité maladies ou écarts Traité – Non Traité (q/ha)

Ces nuisibilités sont calculées sur des moyennes pluriannuelles d’essais France entière, dans un contexte dominé par l’helminthosporiose. En pluriannuel, l’enjeu variétal vis-à-vis des dégâts dus aux maladies va du simple au double.

La tolérance globale aux maladies d’Etincel et Isocel, variétés très présentes dans nos régions, est assez bonne. Toutefois, leur sensibilité à la rhynchosporiose reste leur point faible. La note de sensibilité à cette maladie est passée de 5 à 4 entre 2016 et 2017. Une plus grande vigilance sur l’état sanitaire de ces variétés est donc conseillée pour cette campagne par rapport aux années passées.

Retrouvez les principales caractéristiques des variétés d’orges d’hiver sur les Fiches Variétés.

A chaque contexte son programme

Si le niveau de pression de maladies observé et la sensibilité variétale sont décisifs pour orienter les traitements, le prix de vente des orges d’hiver et escourgeons est déterminant dans le choix du programme de protection.

Le prix de vente moyen se situe généralement autour de 15-16 €/q en fonction du débouché.

Tableau 1 : Dépense fongicide optimale théorique (€/ha) sur escourgeon et orge d’hiver en fonction de la pression parasitaire attendue et sous plusieurs hypothèses du prix 
(13 à 21 €/quintal) – 53 essais 2006 à 2012

Au-delà du résultat donné par le modèle, il faut néanmoins rester attentif au fait que la protection fongicide a un effet marqué sur le calibrage. En conséquence, il serait hasardeux de ne s’en tenir qu’au simple calcul de rentabilité des fongicides sans penser qu’il faut assurer une production d’orges de qualité brassicole.

Programmes fongicides : une approche par niveau de nuisibilité et par variété

Un seul mot d’ordre : diversifier les modes d’action !

Pour limiter l’apparition de résistances aux fongicides, il conviendra de se limiter à une seule application par campagne de SDHI. La même règle est conseillée pour les strobilurines, le prothioconazole, l’époxiconazole et le cyprodinil. Diversifier les matières actives, c’est assurer la pérennité de leur efficacité !

Quels programmes pour nos régions ?

Trois programmes régionaux de protection des orges sont à consulter dans le guide  Choisir et Décider –Orge d’hiver – Interventions de printemps 2017

  • Un programme pour les variétés fourragères comme KWS Cassia (nuisibilités < 12 q/ha) : pour ce cas-type, une intervention autour de la sortie de la dernière feuille est conseillée. Les solutions associant un SDHI à un triazole (ex : Aviator XPRO, Librax…) et éventuellement à une strobilurine (ex : Ceriax) sont à privilégier.

    • Deux programmes pour les variétés brassicoles :
    o Un pour les variétés peu sensibles aux maladies comme Etincel ou Isocel (nuisibilité autour de 12-13 q/ha)
    o Un pour les variétés sensibles aux maladies comme Passerel (nuisibilité autour de 15-20 q/ha)

    Pour ces situations, deux interventions sont à prévoir. Pour la première, à 1 nœud, les associations Unix Max + Joao ou Bravo Premium ou Meltop montrent de bonnes performances. Les solutions à base de SDHI avec ou sans strobilurine sont à réserver pour le deuxième passage autour de la sortie des barbes.

    En cas de présence significative de rouille naine, privilégier les solutions à base de prothioconazole et/ou de strobilurines.

Edouard BARANGER, Michel BONNEFOY, Delphine BOUTTET, Chloé MALAVAL JUERY, Agnès TREGUIER (ARVALIS – Institut du végétal)

 

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