Céréales à paille : Un début de campagne marqué par une forte hétérogénéité

Les conditions pluvieuses de l’automne 2019 ont perturbé l’implantation des céréales à paille, surtout dans l’ouest de la France. L’Est a été moins pénalisé, les semis ayant pu être réalisés avant que les sols ne soient totalement gorgés d’eau.

En 2019, les semis de céréales d’hiver se sont étalés sur une plus longue période que d’habitude, ce qui a entraîné un développement plus hétérogène des céréales et un retard de la date moyenne des semis.

Dans le Centre, certaines cultures n’ont pu être implantées du fait des pluies, en particulier des orges de printemps semées en hiver.

En Bretagne, Pays de la Loire et Poitou-Charentes, les précipitations et les excès d’eau, notamment en sols humides ou battants, ont fortement pénalisé les semis dans ces régions. Une part significative des surfaces – 20 à 30 %, voire 50 % en blé dur localement – n’ont pu être emblavées. Des reports sur des cultures de printemps sont donc fortement probables. Sur les parcelles ensemencées, les excès d’eau ont entraîné des retards de développement mais aussi des pertes de plantes. Du fait des températures douces à très douces observées depuis mi-décembre, les cultures qui ont été implantées tôt se sont bien développées. Globalement, on rencontre une grande variabilité des stades, de la biomasse et de la qualité des implantations, à l’échelle des régions ou même des exploitations.

Les décalages des dates de semis ont toutefois eu l’avantage de réduire la pression des ravageurs et des adventices. Les conditions météorologiques ont en revanche pu pénaliser les interventions de désherbage. Les cumuls de pluie importants augmentent les risques de lessivage et donc de pertes en azote et en soufre. Une vigilance particulière devra être apportée aux reliquats azotés sur les parcelles concernées ; la stratégie de fractionnement des apports d’engrais devra être adaptée en conséquence. Cette hétérogénéité constatée dans toutes les régions va rendre plus difficile la conduite des cultures. Les conditions météorologiques du printemps pourront accentuer ou réduire ces écarts.

Figure 1 : Rapport à la moyenne 1999-2018 des pluies du 1er octobre 2019 au 15 janvier 2020 (en mm) – Données MétéoFrance – Traitement ARVALIS

Jean-Charles DESWARTE (ARVALIS – Institut du végétal)