Maïs grain : 250 variétés comparées sur les principaux critères de choix

parcelle_maisComparez les caractéristiques moyennes de près de 250 variétés de maïs grain expérimentées en post-inscription depuis 2012, grâce à la méthode des moyennes ajustées réalisée sur les données de rendement, vigueur au départ, sensibilité à la verse, sensibilité à l’helminthosporiose et à la fusariose…

Les résultats annuels des variétés expérimentées présentent des limites : ils ne permettent pas de resituer les performances et les caractéristiques des nouvelles variétés par rapport aux hybrides testés les années précédentes et non maintenus en expérimentation de post-inscription pour des raisons de faisabilité.

La familiarisation à l’utilisation de méthodes statistiques qui permettent d’estimer des moyennes ajustées sur des séries de données incomplètes, où les variétés ne sont pas expérimentées ensemble les mêmes années, permet de valoriser toute l’information disponible acquise au cours du cursus d’expérimentation des variétés en CTPS puis en réseau de post-inscription.

L’objectif de cette synthèse pluriannuelle est de proposer des estimations de valeurs moyennes pour les différents caractères pris en compte dans l’évaluation et le choix des variétés proposées aux agriculteurs.


fiche technique pdfTéléchargez la synthèse pluriannuelle pour les différents groupes de précocité de maïs grain.


Par construction, le nombre de données n’est pas homogène par variété au sein d’un même groupe de précocité, car il varie en fonction de la durée du maintien des variétés dans les réseaux d’expérimentation.
Des références de moyennes ajustées sont présentées pour toutes les variétés ayant été expérimentées au moins une année en réseau de post-inscription ARVALIS – UFS depuis 2012 et toujours proposées à la commercialisation, c’est-à-dire figurant sur le dépliant des variétés 2015 édité par ARVALIS – Institut du végétal. Ceci signifie que les variétés qui n’étaient plus dans les essais en 2012 ne figurent pas dans la synthèse par souci de lisibilité des résultats.

A noter qu’un caractère est considéré comme données insuffisantes (di) lorsque le nombre d’essais a été jugé insuffisant (inférieur à 3) pour présenter la moyenne ajustée.

Des synthèses qui valorisent les données de pré ou post-inscription

Les ajustements ont été effectués pour les différents critères étudiés à l’aide des données d’essais valables des réseaux :
• de post-inscription ARVALIS – UFS acquises au cours des années 2007 à 2015,
• des épreuves de VATE (Valeur agronomique, technologique et environnementale) du CTPS des années 2004 à 2014. Ces données ont été mises à disposition d’ARVALIS en 2015 par le GEVES dans le cadre d’une convention sur la valorisation du continuum d’acquisition de références entre la pré et la post-inscription.
• « Probatoire » des années 2007 à 2014. Ce réseau consiste à effectuer sur une dizaine d’essais annuels par groupe de précocité des tests préalables sélectifs à l’introduction en post-inscription de variétés qui font l’objet d’intention de développement en grain alors que les variétés ont été inscrites en maïs fourrage et symétriquement. Il permet aussi d’apprécier la pertinence de changement de groupe de précocité entre l’évaluation par le CTPS et l’expérimentation de post-inscription et de tester les performances de variétés du catalogue européen qui font l’objet de souhait de positionnement en France par les obtenteurs.

La prise en compte des résultats de chacun des essais valorisés repose sur les validations annuelles des données pour les différents caractères (rendement, verse, etc.).

Une dizaine de caractères faisant l’objet d’ajustements de valeurs moyennes

L’expression des références varient selon les caractères (tableau 1).

Les rendements, teneurs en eau du grain et dates de floraison femelle sont exprimés en valeurs relatives ou en écart avec les estimations de moyennes des variétés expérimentées en post-inscription en 2015.

Les résultats des estimations de pourcentages de verse, de notes de vigueur au départ, de sensibilité à l’helminthosporiose sont quant à eux présentés dans leur unité d’origine.

Les pourcentages d’épis touchés par Fusarium graminearum sont réindexés sur un pourcentage moyen de dégâts de 5 % au sein de chaque groupe de précocité. Un indicateur de stabilité des résultats en rendement est proposé pour qualifier la variabilité des comportements en rendement. Des intervalles de confiance sont précisés pour les données relatives à l’helminthosporiose et Fusarium graminearum. Les nombres d’essais valorisés par caractère et les périodes d’expérimentation sont précisés.

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Le point sur les méthodes d’ajustements statistiques utilisées

Les moyennes ajustées ont été calculées avec un modèle linéaire mixte approprié à l’analyse de tableaux de données incomplètes. La méthode d’estimation utilisée est REML et la mise en œuvre a été réalisée dans le logiciel « R » avec la fonction « lmer » du package « lme4 ». Le facteur « variétés » est considéré comme un facteur à « effets fixes », alors que les effets « années » et « essais » sont pris en compte en tant que facteurs à « effets aléatoires ». Pour les estimations des moyennes ajustées de rendements et de teneur en eau du grain, le modèle prend en compte 4 effets, à savoir un effet « variétés », un effet « années », un effet d’interaction « variétés*années » et un effet « essais ». Pour les variables ne faisant pas l’objet de notations systématiques dans les essais et à caractère d’expression très variable selon les conditions de culture (symptômes de verse et de maladies par exemple), le modèle prend en compte un effet « variétés » et un effet « essais ». Ces méthodes sont classiquement utilisées en routine pour estimer le progrès génétique réalisé sur différents caractères à partir de données d’essais historiques. Elles sont aussi mises en œuvre depuis plusieurs années par ARVALIS en matière de caractérisation des comportements des variétés aux maladies. Les caractères notés au champ par des dénombrements et exprimés en pourcentages de plantes ou d’épis (le cas de la verse, des pourcentages de surfaces foliaires nécrosées par l’helminthosporiose ou des pourcentages d’épis touchés par Fusarium graminearum) sont transformés dans les analyses statistiques en « arc sinus racine carrée » pour normaliser les distributions et stabiliser les variances résiduelles. Les moyennes ajustées et leur intervalles de confiance sont ensuite « détransformés » et exprimés dans leur unité d’origine.

Josiane LORGEOU, Bruno MARTIN, Delphine AUDIGEOS (ARVALIS – Institut du végétal)

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