Blé tendre et blé dur : une qualité au rendez-vous en 2015

blé tendreContrairement à l’an passé, la maturation des grains s’est déroulée dans des conditions climatiques favorables, en absence de pluie sur l’ensemble du pays. Les analyses sur les échantillons des enquêtes FranceAgriMer / ARVALIS – Institut du végétal indiquent des teneurs en protéines proches de celles de 2014 malgré des niveaux de rendement bien supérieurs et des PS records en blé tendre.

Quant aux blés durs, ils sont quasi indemnes de moucheture et nettement moins touchés par le mitadinage que les trois dernières campagnes.

Conduites sur 589 échantillons de blé tendre et 152 échantillons de blé dur représentatifs des bassins de collecte et des catégories constituées par les collecteurs, les enquêtes sur la qualité de la récolte pilotées par FranceAgriMer en partenariat avec ARVALIS – Institut du végétal confirment les premières estimations estivales sur un ensemble de critères. Ces analyses sont conduites sur des échantillons à l’entrée des silos sans travail préalable de l’organisme stockeur.

Blé tendre : une teneur en protéines proche de 2014 avec des rendements très supérieurs

Les conditions de fin de cycle des cultures d’hiver ont été relativement homogènes dans toutes les régions françaises et globalement favorables aux principaux indicateurs de qualité.

Assez logiquement, la teneur en eau des grains récoltés est plus faible cette année dans l’ensemble des bassins, ce qui garantit de bonnes conditions de conservation et un accès facilité à certains cahiers des charges exigeant sur ce critère, en particulier sur pays tiers.

S’agissant du poids spécifique, il se situe à un niveau particulièrement élevé avec une moyenne nationale à 79,6 kg/hl, soit la deuxième meilleure performance des 20 dernières années (figure 1). 90 % de la collecte présente un PS supérieur à 78 kg/hl et la quasi-totalité dépasse le seuil contractuel de 76 kg/hl.

Figure 1 : Blé tendre : des PS exceptionnellement élevésps

Côté protéines, la moyenne s’établit à 11 %, très proche de 2014 avec 3 points de rendement de plus que l’année passée. La grande majorité de la collecte se situe entre 10,5 et 11,5 %, près de la moitié dépassant le seuil de 11 %.

Compte tenu des conditions de remplissage et de maturation des grains en quasi absence de pluie sur tout le territoire, les indices de chute de Hagberg affichent un très bon niveau sur l’ensemble du pays. Au final, 95 % de la collecte dépassent 240 secondes, et seulement 1 % de la collecte est en dessous de 170 secondes.

La qualité des protéines analysée à l’alvéographe de Chopin semble bonne malgré le faible taux de protéines. La force boulangère est supérieure à 170 dans plus de la moitié des cas (figure 2). Quant aux rapports P/L, ils sont particulièrement bien équilibrés et répondront à bon nombre de cahiers des charges.

Figure 2 : La force boulangère satisfaisante témoigne d’une bonne qualité des protéines


force boulangere

 

Très bonne qualité du blé dur

Pour le blé dur, la teneur en protéines moyenne s’établit à 13,2 %, très proche de 2014. Une certaine hétérogénéité s’observe toutefois au sein des bassins avec des protéines qui peuvent être plus faibles dans les zones où le rendement est très élevé.

Le poids spécifique atteint également un très bon niveau à 80,3 kg/hl en moyenne nationale.

Le mitadinage, qui est conditionné par les conditions de pluviométrie en fin de cycle et par le taux de protéines, est bien contenu cette année. Seulement 8 % de la collecte est supérieure à 20 %, seuil maximum admis par les utilisateurs, plus de la moitié de la collecte étant inférieure à 10 %. Les valeurs les plus fortes sont observées pour les teneurs en protéines les plus faibles.

Le taux de grains mouchetés, condition d’accès à de nombreux marchés, est quant à lui très bas, donc très bon (figure 3). La quasi-totalité de la collecte se situe en dessous de 5 %, plus des deux tiers étant même inférieurs à 2 %.

Il permettra donc de s’adapter à tous les cahiers des charges sur le marché intérieur comme à l’export.

Figure 3 : Blé dur : très peu de moucheture cette année

blé dur

ADELINE STREIFF (ARVALIS – Institut du végétal), Marion PHILIPPE (FranceAgriMer)