Baisse des résidus autorisés en pirimiphos-méthyl sur maïs

interieur_siloLa Commission européenne vient de publier un règlement modifiant les limites maximales de résidus (LMR) pour le pirimiphos-méthyl dans certaines céréales. Principale conséquence : l’usage des insecticides contenant cette substance active est interdit sur maïs.

Le règlement 2016/53, publié au JOUE du 20 janvier 2016 instaure de nouvelles LMR pour le pirimiphos-méthyl dans les céréales et les graines oléagineuses. Cette substance active entre dans la formulation de plusieurs insecticides utilisés sur les céréales stockées.

L’utilisation d’insecticides à base de pirimiphos-méthyl n’est plus possible sur maïs

Concernant les céréales, la LMR reste inchangée (à savoir 5 mg/kg) pour l’orge, le millet, l’avoine, le sorgho et le blé tendre (auquel sont rattachés le triticale et l’épeautre dans cette réglementation). Elle est abaissée de 5 mg/kg à 0,5 mg/kg pour le sarrasin, le maïs, le riz, le seigle. Cette baisse de LMR empêche de fait l’application de produits formulés à base de pirimiphos-méthyl sur les céréales concernées.

Pour les graines oléagineuses, la LMR est augmentée de la limite de détection (0,01 mg/kg) à 0,5 mg/kg. Ce nouveau seuil devrait permettre de gérer les contaminations croisées régulièrement constatées entre des lots de céréales traitées et des lots de graines oléagineuses stockées dans les mêmes silos.

Ce règlement est applicable à partir du 9 août 2016. Avant cette date, la commercialisation de maïs (riz, seigle ou sarrasin) dont la LMR est supérieure à 0,5 mg/kg (mais inférieure à 5 mg/kg) est toujours possible.

La nouvelle LMR sur maïs et graines oléagineuses tient compte des phénomènes de contaminations croisées

Des essais réalisés en 2011 à ARVALIS – Institut du végétal ont permis de quantifier les phénomènes de contaminations croisées dans trois cas de figure :
– le stockage d’un lot de maïs non traité après traitement des parois des cellules (traitement des locaux vides),
– le stockage dans une même cellule (sans traitement des parois) d’un lot de maïs non traité après un lot de blé traité,
– la manutention d’un lot de maïs non traité après le passage d’un blé traité.

Dans ces trois situations, la contamination fortuite du maïs est possible, le cas le plus à risque étant le stockage d’un lot de maïs dans une cellule après traitement des parois. Néanmoins, dans aucune de ces situations, le lot de maïs ne dépassait le seuil de 0,5 mg/kg. Cette nouvelle LMR, supérieure au seuil de détection, devrait donc permettre de gérer correctement les contaminations croisées en silo.

L’utilisation d’insecticides à base de pirimiphos-méthyl sur blé reste donc envisageable même dans des sites stockant du maïs ou des graines oléagineuses. Une vigilance particulière s’impose toutefois, notamment lors de la vidange des fonds de cellules, particulièrement s’ils contiennent des impuretés fines en grande quantité, ces impuretés pouvant se trouver fortement contaminées.

Pour en savoir plus sur les résultats des essais sur les contaminations croisées, consultez la lettre Stock@ge n°2 de mai 2015 (pdf).fiche technique pdf

Rappelons enfin que les produits à base de pirimiphos-méthyl ne peuvent plus être utilisés en traitement des locaux vides lorsque ceux-ci sont effectués à l’aide d’appareil tenu à la main (Reg 540/2011).

Katell CREPON (ARVALIS – Institut du végétal)

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