Parcelles infestées en graminées : semer tard pour optimiser les investissements herbicides

050829no08A l’heure où la gestion des adventices se complique dans nos systèmes céréaliers, des essais conduits en 2016 qui combinent date de semis et stratégies herbicides, confirment l’intérêt technico-économique de retarder le semis sur des parcelles problématiques : les herbicides appliqués sont mieux valorisés et les semis tardifs permettent de dégager les meilleures marges.

Deux essais ont été mis en place lors de la campagne 2015-2016 : le premier à Metpuits dans l’Essonne sur une parcelle infestée en ray-grass, le deuxième à Saint-Ambroix dans le Cher sur une parcelle très infestée en vulpins. Les essais étant conduits jusqu’au rendement, il convenait de limiter les biais en introduisant une seule variété. Ont été semées la variété Lyrik à Mespuits (91) et la variété Ascott à Saint-Ambroix (18). En pratique, il est préférable d’adapter la variété à la date de semis choisie.

L’effet décalage de la date de semis a été très net dans les deux essais (figures 1 et 2).


Figure 1 : Effet du décalage de la date de semis sur les populations de ray-grass de l’essai de Mespuits (91)

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Figure 2 : Effet du décalage de la date de semis sur les populations de vulpin de l’essai de Saint Ambroix (18)

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Un net effet décalage de la date de semis

Combinées aux trois dates de semis, différentes stratégies herbicides ont été travaillées, dont trois à l’automne : prélevée unique, postlevée précoce unique et un programme double automne avec une prélevée rattrapée par de la postlevée précoce. Ces stratégies sont complétées ou non par une sortie d’hiver classique.

Là encore, l’effet décalage de la date de semis est net sur l’efficacité et les notes de satisfaction des pratiques herbicides.

Dans les deux essais, retarder les dates de semis a conduit à obtenir les rendements les plus élevés et les résultats « économiques » les plus intéressants. Même si les conditions climatiques de l’année ont assuré de bonnes implantations et des conditions de traitement optimales même tardives, le fait de limiter la pression de départ et de lever la compétition « adventices » précocement a permis de préserver le potentiel.


Figure 3 : Produits bruts – coût des herbicides en fonction des notes de satisfaction obtenues (10 = satisfaction totale) – Prix du blé : 145 €/t – Essai ray-grass 2016 à Metpuits (91)

P : prélevée, Post : post-levée, SH : sortie hiver

P : prélevée, Post : post-levée, SH : sortie hiver

 

Figure 4 : Produits bruts – coût des herbicides en fonction des notes de satisfaction obtenues (10 = satisfaction totale) – Prix du blé : 145 €/t – Essai vulpin 2016 à Saint Ambroix (18)

P : prélevée, Post : post-levée, SH : sortie hiver

P : prélevée, Post : post-levée, SH : sortie hiver


A retenir : 

• L’effet décalage de semis est efficace.
• Il permet aux herbicides d’être plus performants.
• L’idée est de ne pas généraliser cette préconisation à toute la plaine mais…
• Pas de semis précoce sur les parcelles sales !
• Attention à bien adapter sa variété à la date de semis recherchée


Retrouvez tous les résultats d’essais conduits en 2016 par ARVALIS – Institut du végétal sur le désherbage du blé tendre dans le guide « Choisir et décider » – Variétés et interventions d’automne.

Edouard BARANGER, Michel BONNEFOY, Delphine BOUTTET, Chloé MALAVAL JUERY, Agnès TREGUIER (ARVALIS – Institut du végétal)

 

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