Savoir identifier les « petits grains » pour mettre en place une stratégie de nettoyage adéquate

grains_ble_576x383 (1)Dans certaines zones de collecte, la présence de « petits grains » est significative. Les causes de ces petits grains peuvent être diverses. En fonction du type de petits grains et de leur proportion, la stratégie de nettoyage sera à adapter pour limiter les risques sanitaires mais également les freintes au nettoyage.

 

On peut identifier trois types de petits grains :
– les petits grains, desséchés à la suite d’un défaut d’alimentation au cours du remplissage,
– les grains échaudés, à la suite de très fortes chaleurs au cours de la maturation,
– les grains fusariés causés par une contamination par le champignon de type Fusarium.

A : grain sain B : petit grain C : grain échaudé

A : grain sain
B : petit grain
C : grain échaudé

A : grain fusarié rose B : grain fusarié blanc

A : grain fusarié rose
B : grain fusarié blanc

Pour les identifier de manière rapide, un simple tamisage peut être réalisé sur un échantillon d’environ 100 g à l’aide d’un tamis à trous longs arrondis de 2,00 mm de largeur.

• Les petits grains mal remplis ou échaudés correspondent à la fraction de grains qui passent à travers le tamis de 2,00 mm. On trouvera également dans cette fraction des grains fusariés identifiables à leur aspect.

• Les grains fusariés seront aussi récupérés au-dessus du tamis de 2,00 mm et sont de couleur rose ou blanc.

En fonction du type de petits grains, la stratégie de nettoyage devra être adaptée de manière à gérer le risque sanitaire et le risque de mauvaise conservation (insectes, mauvaise ventilation) tout en limitant les freintes, essentiellement liée au criblage. Pour rappel, la fraction « petits grains » des issues de nettoyage contient près de la moitié de bons grains.

Les stratégies de nettoyage sont présentées pour trois situations.

Situation 1 : en présence de grains mal remplis mais sains

Aucun problème de conservation au stockage n’est à prévoir.

Limiter le nettoyage au lot de petits grains qui présentent des taux d’impuretés type balles et paille conséquents. Le nettoyage par émottage et par aspiration sera à privilégier. Le criblage ne devra pas être pratiqué, ou alors avec des grilles de criblage les plus petites possibles au risque d’avoir des freintes au nettoyage trop importante.

A noter que le nettoyage de ces lots permettra d’améliorer le Poids Spécifique ainsi que l’efficience de la ventilation.

Situation 2 : en présence de grains échaudés

Le rendement en mouture peut être impacté.

Leur élimination par le nettoyage pourra être envisagée dans le cas de débouchés meunier. L’aspiration sera à privilégier pour plus d’efficacité. Le criblage pourra apporter une efficacité complémentaire tout en veillant à ne pas trop diminuer les débits de nettoyage pour éviter les freintes trop importantes.

Situation 3 : en présence de grains fusariés

Il est important de connaître le niveau de contamination des lots par le DON pour adapter l’intensité de son nettoyage. Dans le cas de lot non contaminé en DON, un travail d’aspiration et d’émottage pourra être lancé pour obtenir les gains sur les performances de ventilation et le PS. Dans le cas de dépassement des seuils réglementaires, le nettoyage des lots est nécessaire pour viser la réduction significative des niveaux de contamination.

La stratégie de nettoyage est donc à adapter en fonction des objectifs de qualité sanitaire ou commerciale tout en maintenant un niveau de freintes acceptable pour l’organisme stockeur.

Il est à rappeler que le nettoyage a d’autres conséquences positives notamment sur l’efficience de la ventilation en éliminant les fractions les plus légères qui gênent la circulation de l’air dans les cellules, mais également sur le développement des insectes secondaires, qui sont favorisés par la présence d’impuretés.

Bien nettoyer, c’est trouver le bon compromis !

Amandine BONNERY (ARVALIS – Institut du végétal)

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