Blé tendre : quel est le risque de piétin verse ?

Les conditions hivernales rencontrées dans notre région ont été plutôt défavorables au champignon. Les observations réalisées actuellement semblent conforter ce point.

Si les variétés de blé résistantes au piétin verse ne nécessitent pas de protection, une nouvelle grille d’évaluation du risque est disponible pour les autres situations

Le piétin verse : une maladie du pied inféodée à la parcelle

Le risque piétin verse est largement déterminé par l’histoire agronomique de la parcelle. L’observation de piétin verse par le passé, un retour fréquent du blé et en particulier une succession blé sur blé, une date de semis précoce sont autant de facteurs favorables à la maladie.

Cette maladie dont les symptômes se localisent uniquement en bas des tiges, engendre généralement peu de dégâts surtout si les conditions de remplissage sont favorables. Les attaques précoces peuvent cependant fragiliser la tige et entraîner une verse parasitaire précoce, ce qui complique la récolte et provoque des pertes de rendement parfois importantes associées souvent à une dégradation de la qualité.

Variétés résistantes : pas d’intervention à prévoir

Le levier variétal est le moyen de lutte le plus efficace et le plus économique contre le piétin-verse : si la note CTPS est supérieure ou égale à 5, aucun traitement anti-piétin à envisager !
Figure 1 : Echelle de résistance des variétés de blé tendre au piétin verse – Echelle 2016/2017

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Source : ARVALIS – Institut du végétal

Pour les autres variétés : évaluer le risque parcellaire à l’aide de la nouvelle grille

La grille permettant d’évaluer le risque agronomique vis-à-vis du piétin verse et précisant s’il est opportun d’intervenir ou non a été améliorée avec l’aide de la DRIAAF.

Le risque est évalué en fonction du niveau de tolérance de la variété, du potentiel infectieux selon le précédent et le travail du sol, du type de sol et du risque climatique estimé par le modèle TOP au stade épi 1 cm.


Figure 2 : Grille d’évaluation du risque piétin verse

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Source : ARVALIS – Institut du végétal

 

Que dit le modèle TOP dans la région ?

En Auvergne, le risque est globalement faible (Indice Top inférieur à 30).

En région Centre, pour les semis précoces, le risque est moyen (Indice Top entre 30 et 45) en Indre-et-Loire, dans le Loiret et le Cher et faible dans le Loir-et-Cher, l’Eure-et-Loir et l’Indre. Pour les semis tardifs, le risque est faible sur l’ensemble du Centre.

En Ile-de-France, le risque est moyen pour les semis précoces, faible à moyen pour les semis intermédiaires et faible pour les semis tardifs.

Suivez l’évolution de ces indices dans les Bulletins de Santé du Végétal.

En cas de risque moyen, l’observation est une aide efficace

Pour les variétés avec une note CTPS > 5 : observez à partir du stade « épi 1 cm » au moins 40 tiges (maîtres-brins) prélevées dans l’ensemble de la parcelle.

– Si moins de 10 % des tiges sont atteintes (< 4 tiges / 40), pas d’intervention à prévoir.
– Entre 10 et 35 % de tiges atteintes : la rentabilité est incertaine. Un traitement peut s’avérer utile sans que l’on puisse à ce stade garantir sa rentabilité qui sera fonction du climat, de la nuisibilité finale de la maladie et du prix des produits employés.
– Si 35 % ou plus des tiges sont atteintes ( 14 tiges / 40), un traitement contre le piétin verse s’impose. A réaliser rapidement, avant le stade 2 nœuds.

En cas de risque/attaque significative de piétin verse, adapter son programme

Figure 3 : Complément de programme proposé pour adapter son programme septoriose en cas de piétin verse

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Eviter d’intervenir 2 fois par campagne avec les mêmes matières actives ou spécialités.
(1) Solution à éviter si une spécialité à base de prothioconazole est déjà inclue dans le programme prévu.

Pour en savoir plus, retrouvez toutes les préconisations dans le guide Choisir & Décider régional – Interventions de printemps 2017.

Edouard BARANGER, Michel BONNEFOY, Delphine BOUTTET, Chloé MALAVAL JUERY, Agnès TREGUIER (ARVALIS – Institut du végétal)

 

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